Qu’est-ce qu’une entreprise d’événementiel musicien-friendly ?

Avant de vous lancer dans la réalisation d’un annuaire ou d’une base de données, il est essentiel de poser clairement la définition de l’entreprise “musicien-friendly”. Pour moi, ce terme désigne toute société, association ou organisation dont l’activité événementielle met en avant la musique, facilite le travail des musiciens et leur offre un cadre optimal pour se produire. Télécharger ici un extrait Kbis. Cela implique souvent une compréhension technique (matériel, acoustique, logistique), financière (rémunération décente, contrats clairs) ou un accueil humain (attention portée au confort, horaires adaptés) qui va bien au-delà d’une simple location d’espace.

Concrètement, une entreprise événementielle peut être qualifiée de musicien-friendly si elle propose, par exemple, des installations acoustiques adaptées, une scène digne de ce nom, du matériel son et lumière de qualité, et des conditions de travail et de rémunération correctes pour les artistes invités. Certaines structures payent l’orchestre ou le DJ à sa juste valeur, communiquent en amont avec lui pour optimiser la presta, vérifient que l’éclairage sera conforme à l’ambiance musicale, etc. D’autres sont plus frileuses et se contentent de louer une salle sans se soucier de la qualité sonore ou du retour des artistes. Vous voyez la différence !

Sur le terrain, je l’ai vu maintes fois : lorsqu’une entreprise est authentiquement bienveillante envers les musiciens, cela se sent dans les premiers échanges, dans les contrats proposés et dans sa réputation auprès du milieu artistique. C’est cette qualité de relation qu’on veut valoriser et retrouver dans votre liste. Si vous êtes musicien, vous avez probablement déjà fait face à un organisateur qui vous proposait des conditions exécrables, du genre “vous êtes payés au chapeau” ou “vous ne pourrez jouer que dix minutes en fin de soirée”, sans même s’intéresser à la balance sonore. Eh bien, nous voulons l’exact opposé !

Pourquoi créer sa propre liste personnalisée ?

On pourrait se dire : “Pourquoi ne pas s’en remettre aux annuaires classiques en ligne, ou aux forums spécialisés ?” En réalité, s’appuyer exclusivement sur des catalogues déjà existants représente un certain risque. D’abord, la plupart des plateformes généralistes vont englober toutes sortes de prestataires, depuis une simple salle de mariage jusqu’à un grand organisateur de festivals — sans nécessairement préciser si l’on traite la musique comme un atout clé ou plutôt comme un accessoire.

Ensuite, le fait de constituer votre propre liste rendra vos démarches plus simples et plus personnalisées. Vous serez en mesure de sélectionner vous-même les critères qui vous paraissent essentiels : la taille et l’orientation musicale de l’événement, la politique de rémunération des artistes, la présence ou non d’un backline, la qualité des retours de précédents musiciens, etc. Plus encore, vous n’aurez pas à répéter éternellement les mêmes questions, car vous aurez à portée de main un précieux répertoire sur lequel vous appuyer pour planifier vos concerts, soirées ou festivals. Une fois cette liste établie, elle peut servir de base à bien d’autres projets, et vous aurez aussi la satisfaction d’économiser du temps à l’avenir.

Pour terminer, rappelons qu’en tant que passionné de musique (ou même simple amateur qui veut bien faire), vous avez un intérêt commun avec ces entreprises : promouvoir la scène musicale. En rassemblant leurs coordonnées et en les recensant sous l’angle “musicien-friendly”, vous participez à une meilleure structuration du paysage local, vous facilitez le travail des artistes, et vous encouragez ceux qui s’engagent réellement pour la musique. De plus, vous créez des liens potentiels sur la durée, car un organisateur ravi de votre professionnalisme aura tendance à partager vos contacts et, par ricochet, vous continuerez à développer votre réseau.

Identifier les critères incontournables

La première grande étape pour lister les entreprises événementielles accueillantes pour les musiciens consiste à élaborer des critères clairs. Sans critères définis, vous risquez d’aboutir à un inventaire encyclopédique sans hiérarchie. Voici donc quelques indicateurs concrets :

1. La réputation auprès des musiciens. Parlez directement à des groupes ou artistes qui ont déjà travaillé avec ces entreprises. Le bouche-à-oreille demeure une source d’information ultra-précieuse. Les témoignages et retours d’expérience sur la manière dont l’entreprise prend en charge la technique, l’accueil et la rémunération sont souvent les plus fiables.

2. Les équipements mis à disposition. Les entreprises qui fournissent un backline, ou tout du moins un système son correct, des retours, ou une scène adaptée, sont à privilégier. Dans la mesure où l’on cherche le confort des musiciens, vérifiez l’état et la qualité de ces équipements. Parfois, un simple mail suffit pour obtenir une fiche technique.

3. La clarté des conditions contractuelles. Une entreprise qui propose un contrat limpide, sans ambigüités, avec un cachet correct, un plancher de rémunération et une garantie concernant l’horaire, mérite largement d’apparaître dans votre liste. À l’inverse, si vous entendez des rumeurs de retards de paiement ou d’annulations de dernière minute, fuyez.

4. L’ambiance et le respect des horaires. On n’y pense pas toujours, mais une entreprise qui sait accueillir un groupe pour la balance, qui n’interrompt pas la prestation en plein milieu, ou qui n’impose pas une fin de concert à 19 h en semaine peut faire une grande différence sur la qualité d’un show.

5. La diversité de programmation. Enfin, regardez si l’entreprise en question programme régulièrement des musiciens, et pas seulement de manière ponctuelle pour un événement rare. Cela prouve un engagement sur la durée, et souvent un professionnalisme plus développé dans l’organisation musicale.

Se renseigner localement : l’étape clé

Une fois vos critères en poche, il est temps de passer à la phase d’enquête locale. Oui, on adore Internet, mais dans le secteur de l’événementiel musical, le local prime souvent sur le reste. Le plus simple, c’est de commencer par contacter directement les groupes de musique actifs dans votre région. Si vous en connaissez un ou deux, cherchez à obtenir leurs témoignages sur les meilleurs lieux ou agences avec lesquelles ils ont travaillé. Les musiciens sont généralement bavards quand il s’agit de recommander — ou de déconseiller — tel protagoniste.

Faites un tour des bars, salles de concert et associations locales. Par exemple, dans ma région, j’ai découvert une association culturelle qui organise 30 % de ses soirées autour de la scène locale émergente. Le président de l’asso était ravi de me donner des noms de sociétés de production avec lesquelles ils travaillent régulièrement. Enchaînez sur quelques coups de fil pour vérifier la disponibilité, les conditions d’accueil, etc.

Un autre moyen très efficace : si vous avez l’occasion, participez à des événements professionnels. Par exemple, des sessions de speed-meeting artiste-entrepreneur sont parfois organisées par les collectivités ou des réseaux professionnels. Vous pourriez y glaner bien plus d’infos qu’en passant des heures sur des listings. Les échanges en face à face sont souvent plus instructifs et permettent aussi de prendre la température à propos de la qualité de collaboration avec les musiciens.

Enfin, ne négligez pas les groupes Facebook spécialisés. Dans la plupart des grandes villes, on trouve des communautés “Musiciens de X” ou “Scène locale de Y”. Ces groupes regorgent de retours d’expérience. Vous pouvez y poser une question directe, du type : “Connaissez-vous des entreprises événementielles dans la région qui traitent bien les musiciens ?”, vous obtiendrez sans doute une ribambelle de réponses utiles. Et n’hésitez pas à demander des précisions sur les conditions techniques et sur l’ambiance globale. Cela vous aidera à départager les différentes structures.

Visiter les lieux et rencontrer les équipes

Dès que vous avez un premier listing (même s’il n’est pas exhaustif), le mieux est d’aller sur le terrain. Rien ne remplace le contact humain et le repérage physique. Pourquoi ? Parce qu’il arrive fréquemment qu’une société communique beaucoup sur sa prétendue sensibilité musicale, alors que dans les faits, elle fait peu d’efforts pour améliorer la qualité de l’acoustique ou pour installer des coulisses dignes de ce nom. Vous pouvez demander à visiter une salle pendant les balances d’un autre groupe afin de ressentir l’ambiance. Observez aussi le matériel mis à disposition, la manière dont l’équipe interagit avec les musiciens.

Lors de ces visites, n’hésitez pas à poser des questions concrètes : “Comment gérez-vous les nuisances sonores vis-à-vis du voisinage ?”, “Les artistes ont-ils droit à un catering sur place ?”, “Avez-vous une loge ou un espace réservé pour le stockage du matériel ?”, “Comment répartissez-vous les cachets en cas de coproduction d’événement ?”. Les réponses que l’on vous donnera clarifient immédiatement le degré de sérieux et d’implication de l’entreprise. En prime, vous pourrez nouer un premier contact convivial. Qui sait, peut-être la personne que vous rencontrez vous mettra en relation avec d’autres partenaires musicien-friendly.

Construire un tableau de suivi précis

Maintenant que vous avez votre moisson d’informations, il faut organiser tout cela dans un tableau ou une base de données claire. D’expérience, je préconise l’utilisation d’un tableur classique. Indiquez-y les colonnes suivantes :

  • Nom de l’entreprise : que ce soit une salle, une agence de prod, un traiteur d’événement, etc.
  • Type d’événement : mariages, concerts publics, festivals, showcases d’entreprise, etc.
  • Coordonnées : téléphone, mail, éventuellement site internet ou page dédiée.
  • Équipement principal : scène, sonorisation, éclairage, backline, etc.
  • Conditions financières : transport pris en charge ? Rémunération au cachet ? Paiement déclaratif ou au forfait ?
  • Témoignages et notes : un avis condensé, selon vos échanges, votre propre ressenti ou celui de musiciens recensés.

Pour chaque ligne, notez également la date à laquelle vous avez mis à jour l’information. Les structures événementielles évoluent, ferment ou changent de gérant. Ne laissez pas un listing stagner avec des informations obsolètes. Une petite remise à jour tous les six mois, ou au moins chaque année, vous fera gagner un temps fou la prochaine fois que vous devrez organiser une prestation.

Je connais des groupes de musique qui ont mutualisé ce tableau, chacun y ajoutant ses commentaires. Au bout de 12 mois, ils avaient un répertoire d’une cinquantaine d’entreprises, avec des retours précis sur leurs atouts et leurs faiblesses. Cela leur a permis de se produire régulièrement et de ne jamais se tromper de structure, car ils avaient toujours une mention du style “attention, si vous venez avec batterie, la scène est trop petite” ou “excellent accueil, manager adorable, mais pas de parkings proches”.

Exploiter les ressources numériques spécialisées

Bien sûr, nous ne pouvons pas ignorer les réseaux numériques spécialisés. Il existe des sites qui référencent des lieux et entreprises événementielles dans certains secteurs musicaux particuliers. Par exemple, dans certains pays, on trouve des plateformes qui recensent les bars dans lesquels on peut jouer du jazz. Dans d’autres, il existe des annuaires destinés aux mariages, précisant quels prestataires engagent le plus souvent des musiciens.

Pour autant, je vous invite à considérer ces ressources comme des compléments. Le but, c’est de recouper les informations officielles avec vos retours de terrain. Rappelez-vous : parfois, ce qui est présenté sur un site internet peut être obsolète ou enjolivé. En consultant des plateformes comme celles-ci, vous pourrez affiner vos découvertes, en trouvant des données sur la capacité d’accueil, l’accès aux personnes à mobilité réduite, ou encore la localisation exacte. Mais gardez votre sens critique en éveil, car certaines fiches ne sont pas mises à jour régulièrement.

Par ailleurs, les avis laissés sur ces plateformes vous aideront à repérer d’éventuels drapeaux rouges. Par exemple, si plusieurs internautes mentionnent des retards de paiement, des comportements désagréables de la part du gérant ou un technicien son totalement dépassé, vous saurez que cette entreprise n’est peut-être pas si musicien-friendly qu’elle le prétend. D’autres, par contre, pourraient être plébiscitées pour la qualité de leur organisation, leur flexibilité ou leur reconnaissance du travail des musiciens.

Le pouvoir du réseau et du bouche-à-oreille

J’ai déjà parlé du bouche-à-oreille, mais j’aimerais insister sur l’importance du réseau dans le monde musical. Pour être franche, j’ai souvent constaté que le degré de fiabilité d’une entreprise événementielle se cachait dans les retours d’expérience d’artistes que je connaissais personnellement. Cela s’explique par la confiance que je peux leur accorder : un proche ne me dira pas que tout s’est bien passé s’il a eu un cachet minable ou si l’organisateur réclamait un pourcentage exorbitant sur les recettes.

Une bonne idée consiste également à se rapprocher des écoles de musique ou conservatoires locaux. Leurs professeurs, leurs élèves et les associations de parents d’élèves sont souvent en contact avec des structures qui accueillent régulièrement des concerts ou auditions de fin d’année. Même si ce n’est pas un festivals rock, cela vous donnera des indications sur la stabilité de la structure, sa politique tarifaire ou encore son équipe technique.

Enfin, figurez-vous que certains entrepreneurs musicaux, managers ou tourneurs sont ravis de partager leurs bons plans. Ils sont nombreux à avoir des listings internes qu’ils utilisent pour proposer des tournées régionales et ils ne sont pas toujours réticents à divulguer quelques pistes utiles. Offrez-leur un café, un déjeuner, tissez un lien sincère, et vous repartirez avec un petit trésor de contacts. Gardez toujours en tête que le milieu musical est basé sur la coopération et la solidarité, bien plus qu’on ne le pense. Des collaborations inattendues peuvent émerger d’un simple échange cordial. Et si vous leur fournissez en retour des informations sur des entreprises pas encore répertoriées, vous créez un échange gagnant-gagnant.

Évaluer la pertinence à long terme

Maintenant que vous commencez à avoir une liste relativement étoffée, il est temps de la tester dans le réel. C’est simple : dès que vous organisez un concert ou une soirée, choisissez un des prestataires de votre listing. Puis notez, après l’événement, comment s’est déroulée la collaboration. Était-ce conforme à l’idée que vous vous en faisiez ? Avez-vous constaté des améliorations nécessaires ? Un élément essentiel pour savoir si l’entreprise est vraiment musicien-friendly, c’est la gestion des imprévus. Un jour, j’ai dû faire face à un orage soudain lors d’une soirée en plein air. L’organisateur a immédiatement proposé une solution de repli à l’intérieur et questionné le groupe sur la meilleure configuration scénique. C’était un signe fort de sa bienveillance.

Si vous constatez que tout s’est bien passé, vous pouvez laisser une note positive ou même une petite mention sur vos réseaux sociaux pour aider d’autres musiciens à tomber dessus. Si, au contraire, vous avez été déçu, vous saurez qu’il faut soit reformuler un certain nombre de clauses contractuelles, soit bannir purement et simplement cette entreprise de votre liste si elle n’a pas été correcte. Un article de blog ou un post sur un groupe Facebook local, avec un retour d’expérience constructif, peut ensuite servir la communauté.

La pertinence à long terme dépend aussi de la capacité des sociétés événementielles à se remettre en question et à innover. Certaines investissent régulièrement dans du matériel son plus performant, d’autres forment leur personnel à la régie lumière ou invitent des ingénieurs du son en résidence pour optimiser la diffusion acoustique. Ce type d’effort prouve un engagement authentique dans le confort des musiciens. Bon nombre d’artistes se sentent directement concernés par ces évolutions et restent fidèles à ces entreprises. Dans mon listing, j’accorde un petit plus à celles et ceux qui montrent un progrès continu.

Exemple concret : la salle polyvalente du coin

Pour illustrer toute la méthode, laissez-moi vous raconter un cas concret qui m’est arrivé. Il y avait, dans ma commune, une salle polyvalente plutôt connue pour accueillir des lotos, des mariages, voire des conférences. Sur le papier, ce n’était pas vraiment le temple de la musique. Pourtant, j’ai découvert que la municipalité avait investi dans un nouveau kit de sonorisation et s’était dotée de rideaux acoustiques pour limiter la réverbération. J’ai voulu tester : j’ai organisé un mini-concert caritatif, en invitant un groupe local de jazz acoustique.

Eh bien, à ma grande surprise, ils ont été ravis de l’accueil : le personnel municipal avait prévu un espace pour que les musiciens puissent installer leurs instruments, un ingénieur du son, sous contrat temporaire, était présent pour veiller à l’équilibre de la salle, et un contrat clair stipulait que le groupe serait payé un fixe convenable. De plus, des bénévoles servaient des boissons et des en-cas, en reversant une partie des bénéfices au groupe. Bref, une vraie dynamique s’est créée. Depuis, cette salle a rejoint mon listing d’entreprises musicien-friendly, alors qu’au premier abord, elle n’avait rien de spécialement “musical”. Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences et toujours creuser la réalité du terrain.

Mettre à jour son classement et innover

L’avantage d’un tel listing, c’est qu’il peut servir de base pour innover et créer de nouveaux concepts d’événements. Une fois que vous connaissez bien les lieux, vous pouvez imaginer des soirées thématiques, des mini-tournées ou des festivals itinérants. En collaboration avec plusieurs entreprises de votre liste, vous pourriez par exemple coordonner un circuit de concerts sur un week-end prolongé, permettant à des groupes locaux de tourner dans plusieurs salles partenaires. C’est un moyen pertinent de se faire connaître, de mutualiser les frais de communication, et de tisser des liens avec divers publics.

Si vous constatez qu’une structure a un point faible (par exemple, manque de parking, pas de loge pour les artistes, ou acoustique trop brillante), vous pouvez aussi leur proposer des pistes d’amélioration. Parfois, ils n’en ont même pas conscience. Si vous venez avec la motivation d’améliorer leur accueil des musiciens, cela peut aboutir à un vrai partenariat ou à une mise en place d’une solution adaptée. J’ai déjà vu des salles investir dans de simples rideaux antibruits grâce à la suggestion constructive d’artistes venus jouer chez eux.

Gardez en tête qu’une liste vivante, actualisée, s’enrichit grâce aux retours d’expérience de chacun. Et c’est comme ça que vous pourrez cultiver votre réputation en tant que ressource fiable pour le milieu musical. On viendra à vous pour obtenir des conseils, et en retour, vous profiterez de liens solides dans le réseau. Au final, tout le monde y gagne.

Prévoir des collaborations régionales

Un autre point important : la dimension régionale. Plutôt que de rester cantonné à votre seule ville ou votre seul département, pourquoi ne pas élargir vos horizons et construire, à l’échelle d’une région, un vrai réseau d’entreprises musicien-friendly ? Cela peut paraître ambitieux, mais imaginez un instant le potentiel. Les tourneurs, manageurs et labels indépendants y trouveront des destinations supplémentaires pour leurs artistes. Les compagnies d’événementiel auront la possibilité de proposer des itinérances musicales plus larges. Et vous, vous serez reconnue comme l’initiatrice ou l’initiateur d’une dynamique de collaboration innovante.

Assurez-vous cependant de bien calibrer votre focus. Vous n’allez pas pouvoir vérifier la qualité de chaque lieu situé à 300 km. N’hésitez pas à vous adosser à d’autres partenaires, comme des groupements de musiciens, pour la collecte d’informations. Ceux qui vivent près d’une grande ville auront sûrement plus d’éléments que vous. C’est justement cette synergie qui peut faire la force de votre liste. Avec l’expérience, on se rend compte qu’il est souvent plus simple de trouver de nouvelles opportunités à 100 km de chez soi quand on dispose déjà d’un maillage solide dans la ville voisine.

Limiter les erreurs et éviter les déceptions

Grâce à cette démarche méthodique, vous réduirez drastiquement les mauvaises surprises, mais il est impossible de tout éviter. Même les entreprises qui semblent parfaites peuvent traverser des périodes de difficultés financières, de changements de direction, ou de réorganisations internes qui fragilisent l’accueil des musiciens. C’est pourquoi je vous conseille deux choses :

  1. La double vérification : Avant de confirmer un événement, reprenez contact avec l’entreprise pour vous assurer que les conditions n’ont pas changé. Obtenez un devis mis à jour, relisez le contrat, demandez des précisions sur le planning et la logistique. Un simple coup de fil ou un email peut vous éviter bien des tracas.
  2. La communication directe : Si vous sentez qu’un point n’est pas clair (mode de rémunération, horaires, politique de fermeture, etc.), clarifiez-le avant de signer. N’ayez pas peur de poser des questions parfois jugées “basiques”. Mieux vaut être trop prudent que pas assez.

J’ai appris à mes dépens qu’une entreprise pouvait soudainement se retrouver sans technicien son un soir de concert, simplement parce que la personne initialement prévue s’est désistée. Or, si ce n’est pas précisé dans le contrat, vous n’aurez aucun recours. Anticipez toujours ces éventualités et signalez vos besoins en amont. Les entreprises vraiment musicien-friendly sont généralement à l’écoute et savent faire preuve de réactivité. Elles feront l’effort de trouver un remplaçant compétent ou de trouver une solution alternative pour que le spectacle ne soit pas gâché.

Quelques données chiffrées pour mieux cerner l’enjeu

Si l’on se penche sur le secteur de l’événementiel musical, on réalise rapidement son poids économique. Selon une étude d’un syndicat professionnel, le marché de la musique live représentait déjà plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France il y a quelques années, avec plusieurs milliers de salles de concerts sur l’ensemble du territoire. Qui dit salles de concerts, dit nécessaires partenariats avec les artistes. Les entreprises de production d’événements sont donc nombreuses, mais toutes ne placent pas la qualité de l’accueil des musiciens au premier plan.

En région, on peut recenser généralement quelques dizaines de structures événementielles majeures (celles qui produisent les plus gros festivals ou concerts), et un réseau plus large de petites agences spécialisées (fêtes d’entreprise, mariages, soirées privées). Parmi ces centaines de sociétés potentielles, une partie seulement est vraiment sensible à la dimension musicale et agit en conséquence. Aussi, tenir à jour une liste précise vous permet de naviguer plus aisément entre les différents interlocuteurs. Statistiquement, vous gagnerez du temps, car vous saurez frapper aux bonnes portes tout de suite.

D’après certains experts du secteur, le fait de collaborer avec des organisateurs bienveillants augmente significativement le taux de satisfaction des musiciens (jusqu’à +30 % selon certaines estimations internes). Ce qui conduit mécaniquement à de meilleures performances, à des publics plus satisfaits et, par conséquent, à une image de marque renforcée pour tous. L’effet boule de neige est donc largement positif. Ne sous-estimez pas le pouvoir d’une bonne ambiance, car le public aussi le ressent. Un musicien stressé par l’incertitude d’être correctement traité n’offrira pas la même énergie qu’un artiste confiant, heureux de jouer.

Vers un annuaire collaboratif et durable

Pour terminer, j’aimerais insister sur la notion de durabilité. On parle de plus en plus d’événements éco-responsables, mais la durabilité, c’est aussi la pérennité des relations humaines et la fiabilité des structures. Créer votre liste d’entreprises musicien-friendly, c’est contribuer à un cercle vertueux où chacun se sent reconnu. L’artiste est protégé, les organisateurs sont recommandés, et le public profite d’événements de qualité. Avec le temps, votre annuaire, surtout s’il est partagé, hérissera un peu la concurrence, dans le bon sens du terme : ceux qui ne respectent pas les musiciens finiront bien par se remettre en question ou par disparaître.

Il existe déjà des initiatives collectives dans certaines régions, où un syndicat de musiciens et un groupement d’entreprises événementielles ont élaboré une charte de bonne conduite. Le principe ? S’engager à respecter un certain nombre de critères favorables aux artistes. Ceux qui signent la charte apparaissent alors sur la liste officielle, diffusée auprès des associations culturelles et des salles de concert. Vous avez la possibilité de vous en inspirer localement, de contacter ces syndicats ou ces groupements, et de proposer des idées pour étoffer la charte et l’adapter à votre région. C’est une suite logique dans votre démarche de constitution de liste, et cela contribue à structurer un réseau de partenaires solides.

Pour résumer, dresser et maintenir votre propre liste d’entreprises événementielles musicien-friendly peut s’avérer une démarche précieuse. Vous y gagnerez en visibilité, en confiance et en efficacité. De plus, vous participerez au dynamisme culturel et artistique de votre secteur, en mettant en avant ceux qui font de la musique un véritable pilier de leurs événements. Alors, si l’idée vous séduit, lancez-vous ! Faites chauffer votre téléphone, ouvrez votre tableur, visitez des salles et ne craignez pas d’échanger régulièrement avec d’autres musiciens ou organisateurs. C’est en allant au contact, en comparant, en partageant vos retours d’expérience, que vous construirez une base solide et durable.

J’espère que ces conseils concrets vous aideront à naviguer plus paisiblement dans la jungle de l’événementiel musical. Je sais par expérience à quel point le temps est une ressource rare quand on est musicien ou entrepreneur dans la culture, alors autant s’organiser efficacement. N’oubliez pas : un événement réussi repose en grande partie sur la qualité de la relation entre l’organisateur et l’artiste. Et si vous avez la bonne liste entre les mains, vous vous rapprochez déjà de la réussite. À vous de jouer !

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